L e  m a r i a g e  d e  F i g a r o

d e  B e a u m a r c h a i s  ( 2 0 0 5 )

 

 

 

  • Le spectacle

 

« En vérité, je ris sur l’oreiller quand je pense comme (...) les chemins de la fortune sont bizarres. » Rire communicatif qui définit bien le comique de Beaumarchais.

 

 

Deux siècles après l’auteur est toujours vivant, la personne et son époque ont des choses à nous dire. Des choses qui ne sont pas nécessairement simples, bien sûr ! L’intrigue de la pièce ? Impossible à résumer. On dira seulement que d’un coté il y a le Comte, avec toute la puissance que lui donnent ses privilèges, de l’autre, Figaro, simple valet de Monseigneur, mais plein d’esprit. L’enjeu : Suzanne, la fiancée de Figaro.

 

 

  • Notes de mise en scène

1784, signe annonciateur de la révolution de 1789, le Mariage de Figaro c’est le « ras le bol » par rapport à une situation qui ne pouvait durer. Les anciennes formes d’autorité cherchent à se maintenir mais quelque chose doit arriver. Alors, on a voulu faire de Figaro un héros révolutionnaire, révolté, dénonçant ce qu’il considère comme abus et privilèges sans remettre véritablement en cause l’ordre établi (dysfonctionnements de la justice, privilèges des nobles, conditions des femmes...).

 

 

La mariage de Figaro

 

Bien loin d’avoir une pensée révolutionnaire, il est très éloigné des idéalistes et des idéologies de cette période. Beaucoup plus proches de nos « révoltés » actuels. Il défend ses intérêts et sa femme. C’est une prise de conscience de l’absurdité de la condition humaine, absurdité qui conduit à une ironie générale. La « philosophie » de Beaumarchais est faite d’une prise de recul par rapport aux événements en même temps qu’une immersion totale dans le « tourbillon de la vie ».

 

 

Beaumarchais, comme Figaro, sait qu’il peut à tout instant gagner ou perdre, cela dépend de lui mais aussi de son adversaire, du hasard. Et pourtant il met dans la partie toutes ses forces et toutes ses ruses. L’issue est incertaine mais il faut se battre et faire avec. Cela pourrait être tragique ; Beaumarchais choisit d’en rire. Face aux événements, Beaumarchais est dans l’illusion. La dégradation du couple de Rosine et du Comte Almaviva du Barbier de Séville au Mariage de Figaro en est l’illustration.

 

 

Face aux faux semblants, à l’agitation humaine, aux revers de la fortune, le seul remède est le rire et ce que Beaumarchais appelle « l’esprit ». « Par le sort, par la naissance, L’un est roi, l’autre berger : Le hasard fit leur distance L’esprit seul peut tout changer » « J’ai posé pour fondement de ma doctrine que c’est sur soi qu’il faut exercer sa force, et non sur les événements ». Nous pouvons noter le paradoxe en ces propos et l’existence de Beaumarchais ! Nous pourrions en dire autant de la forme du Mariage de Figaro.

 

 

Au début, Beaumarchais fait preuve d’une liberté absolue et jouissive. Des longues tirades alternent avec des dialogues d’une rapidité fulgurante. Parfois on est en plein mélo (on ne sait pas à quel degré il faut prendre les événements tant les « ficelles » paraissent grosses). C’est à la fois des problèmes de portes ouvertes ou fermées, comme dans un vaudeville et à la fois mots d’auteurs et parties d’échec intellectuelles. Chaque personnage a son propre enjeu, court après ses passions, vit plus ou moins biens ses contradictions (cf. la Comtesse), déchiré par des sentiments opposés (Suzanne).

 

 


Ce sont Suzanne et la Comtesse qui mènent la danse et non Figaro, le Comte et leur agitation. Avec Marceline, elles forment un beau trio de personnages féminins. Les personnages les plus complexes à coup sûr. Les fils de l’action se nouent et se dénouent à l’envie, comme par magie. Cette magie, c’est celle du théâtre et avec toutes les libertés qu’il permet, une liberté qu’il suffit d’utiliser pour qu’elle existe.

 

 

Plaisir évident des acteurs qui s’approprient ce texte avec délectation. Liberté et plaisir, ce sont les deux mots clefs pour qui veut monter Beaumarchais.  

 

 

 

  • Distribution
ComteJean-Charles Di Mauro ; Stéphane Pégoud
ComtesseCaroline Orsi ; Anne-Françoise Perrotto ; Alexandra Tourel
Figaro Xavier Chauvelon ; Jérôme Orsi
SuzanneSandrine Besson ; Agnès Croibier ; Aurèlie Mandon
MarcelineAline Aubert ; Pascale Bietry ; Jacqueline Di Mauro
AntonioVincent Nizet
FanchetteCarole Bert ; Anne Perrel
CherubinMyriam Bruyère ; Stéphanie Masson ; Karine Rion-Pommier
BartholoFlorent Turpin
BazileMichel Guiguitant
BridoisonJean-François Descours
Grippe SoleilMathieu Riotte

 

  • Lieux et dates

- au Sémaphore le samedi 7 mai à 20h30 et le dimanche 8 mai à 15 heures

- au Domaine Melchior Philibert le vendredi 1 juillet, samedi 2 juillet, dimanche 3 juillet, vendredi 8 et samedi 9 juillet à 21 heures

- à Bourg Saint Christophe

- devant l'église de Charly, le 27 septembre pour la journée du patrimoine

 

 

  • Durée du spectacle : 2 heures.